Billet « Western » #001

N°3787 : Saloon (1994 – 1997)

Durant notre périple sur les terres sableuses de l'Ouest nous nous sommes intéressés aux brigands, aux armes et à la justice sommaire qui régnait en ces temps « dorés ». Et si cette petite brochette résume bien les westerns, nous avions oublié jusque là, une chose primordiale. Nous avons oublié de parler de l'office « religieux » de l'autre côté du miroir, ce bout de planches sentant sueur et labeur qui sera l'un des arguments avancés par des Américains lors de la prohibition : les saloons.

Et si Playmobil n'est pas à son premier coup d'essai avec ce genre d'établissement (le premier est sorti en 1977-78 et le deuxième en 1984-85), c'est la première fois que la marque teutonne créé un saloon plus proche d'un cabaret de ville qu'un établissement miteux en pleine Californie. Le contenu de la boite accentuera l'esthétique du bâtiment dans cette direction.

Car si du côté du saloon ça reste quatre murs (dont une baie vitrée et deux fenêtres) et un toit -du basique de chez basique donc-, côté accessoires c'est une autre donne qui vient.

Très fournie, la boite est composée d'un comptoir de bar tout nouveau et plus ressemblant que l'ancien (link), d'un verrier de bar avec glace incorporée, d'une table de poker -et ses quatre chaises- et de plusieurs chaises ainsi qu'un stock complet d'alcool (six bouteilles vertes, six bouteilles rouges, une bonbonne paillée, une bouteille de vin et cinq choppes en verre) et d'un crachoir.

Et si l'intérieur du saloon paraît restreint dans une première approche, l'espace peut être considérablement amélioré via les murs et autres planchers faits en « prises père/mère ». Personnellement je pense qu'il faudrait cinq/six sets de plus au mien pour créer un cabaret « grandeur nature » (diminuée mais plus proche de la réalité). Tout en sachant qu'il faudrait y ajouter des pièces étrangères au set pour créer un étage (le propriétaire d'un saloon étant bien souvent le propriétaire d'une maison de plaisirs).

Comme dans le poste de shérif ( Playmobil N°3786 : Bureau de shérif ), le toit est agencé de façon à ce que l'on puisse poser des figurines dessus (si j'arrive à faire un scan correct d'un mini-catalogue de l'époque, je pourrai vous montrer un diorama fait par Playmobil et qui use justement de ces toits). Les rambardes sont munies de trous dans leurs pilonnes et permettent l'insertion de pièces tel que les poteaux télégraphiques.

Niveau ouvertures, la porte est munie de volets à « l'américaine », d'une large baie vitrée (non repositionnable hélas ; les bagarres à l'intérieur sont donc à éviter) ainsi que de deux fenêtres à guillotine (qui fonctionnent très bien). Pour en revenir sur la porte, on peut déplorer qu'elles ne peuvent battre par elles-mêmes (genre vous entrez dans le saloon et elles se balancent dans le vide pendant un moment) mais c'est déjà pas mal pour un jouet.

Niveau couleurs, on entre dans la catégorie du « presque n'importe quoi » avec l'orange des murs et les ouvertures jaunes vives. Et si pour l'enseigne cela peut passer à la limite, pour le reste ça passe très moyennement.

Une teinte plus sombre aurait été préférable (surtout pour les fenêtres), bien qu'avec une lumière tamisée, l'orange devient presque acajou. Un orange qui est encore plus assombrit si le saloon est placé à côté du poste de shérif.

Pour les personnages, j'aimerai encore faire une comparaison avec le poste de shérif. Rappelez-vous j'avais critiqué le choix des couleurs, disant que ces dernières étaient trop lumineuses.

Ici nous avons du violet et du rose pour madame ; du cyan, du blanc et une teinte de gris et de noir pour monsieur. Vraiment très lumineux pour le coup.

Mais contrairement au poste du shérif, je trouve le choix des couleurs plutôt judicieux. Pourquoi ?

Tout d'abord, attardons-nous sur le barman. Derrière un tablier ocre se cache un travail plutôt précis pour l'ensemble de monsieur. Une cravate noire par dessus une chemise blanche, à laquelle s'ajoute, encore une fois dessus, un veston aux motifs verticaux. Un veston cyan, en accord avec son haut de forme et contrastant avec le pantalon gris. Cette palette, pourtant assez fantaisiste (pour le cyan et le tablier orange) forme quelque chose de plutôt sobre au final. Notons la tentative de faire de ce « prêtre de la débauche » quelqu'un de plutôt bourgeois avec l'élément en relief noir sur les pieds -un peu à la façon des chaussures des années 30- et ses rouflaquettes.

En ce qui concerne Miss Molly Brown, la longue robe mauve avec la dentelle rose sur le décolleté laisse à penser une robe « froufrou » typique des cabarets de l'époque. Une allure qui s'amplifie avec le boa en fourrure rose et le long chapeau des dames. Notons le soin apporté au visage avec le maquillage et plus particulièrement le rouge à lèvres qui fera de cette figurine un personnage unique (bien qu'ayant un doute sur la véracité de ce que je vais dire, il me semble que Molly Brown soit le seul playmobil portant du rouge à lèvres).

Malgré un contenu très fourni, de sublimes figurines et contrairement à ses pairs ce saloon aura connu un succès relatif sur le marché (comptons un saloon de vendu pour une dizaine de postes de shérif). Je n'explique pas ce peu « d'engouement » vis-à-vis de cet établissement qui, avouons le, fait parti des incontournables de la série western. Est-ce au manque de cow-boys dans la boite ? A sa courte durée de vie ?

Néanmoins, une chose que je peux expliquer c'est que ce saloon connait une seconde jeunesse puisqu'il est réédité depuis cette année dans le catalogue complémentaire allemand pour la modique somme de 25€. Le marché Français ne devrait pas être en reste puisqu'avec l'arrivée de la nouvelle collection western, le saloon devrait arriver dans notre catalogue complémentaire dès janvier 2013.