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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 21:31

Article « Heroica » #001

 

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Heroica : Fortaan (Juin 2011 – ????)

 

2011, Lego décide de conquérir un nouveau marché qu'est celui du jeu de société. Basé sur les briques, ces jeux visent un public familial trempé ou non dans la marque Hollandaise et à la recherche de « nouvelles sensations ». Si certains comme le Minotaurus semblent clairement aller dans le jeu de société, d'autres [boites] sont plus obscures et l'on se demande s'il ne s'agit pas d'une démarche commerciale (à vrai dire, tout est une démarche commerciale) visant à acquérir de futurs addicts à cette marque. Heroica en fait partie.

Avant-hier alors que je parlais jeux de rôles avec un ami, j'ai été pris d'assaut par des clichés de la nouvelle vague de figurines Lego (la collection 9) et dont certaines était clairement fantastiques (sirène, cyclope et d'autres plus communes mais néanmoins intéressantes tel que la vierge archère). Ni une ni deux, je montre le cliché du cyclope à cet ami en lançant cette petite phrase innocente « j'm'en prendrais bien plusieurs histoire de gonfler mon Heroquest ». Et là, cet ami me dit qu'un jeu de plateau à base de Lego serait vraiment sympa. Et puis Heroica s'immisce dans notre conversation..

Qu'est-ce que Heroica ? Simple jeu de société ou pas ? Si à la base, le jeu se veut clairement familial il n'empêche qu'il ressemble furieusement à un dungeon crawler au design plutôt badass. J'avouerai que j'ai longuement hésité à classer cet article dans la catégorie « Échappées Belles » ; voici l'histoire de cet article...

 

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Heroica sort en juin 2011 avec la première boite nommée Heroica : Fortaan. Elle connaitra, jusqu'à aujourd'hui, quatre « extensions ».

La première chose à dire c'est que contrairement aux jeux pour « grands » (j'argumenterai cette tournure de phrase au fur et à mesure ; vous verrez pourquoi) il est inutile de claquer 70€ pour y jouer. Le gros set coûte une trentaine d'euros et les petits varient entre 12 et 20. Des petits sets aux allures d'extensions mais, et c'est là le génie de ce jeu, indépendantes les unes des autres (vous pouvez jouer à une petite boite sans devoir vous référer à la grosse).Et je dois vous avouer que si Heroica ne détenait pas cette particularité, je n'écrirais probablement pas ces lignes à l'heure qu'il est.

 

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Côté contenu, nous nous retrouvons avec 304 pièces, l'introduction de 15 minifigures ainsi qu'un dé à monter mou. Oui mou. Du genre caoutchouteux qui retient la poussière mais qui évite que le dé ne vole en mille morceaux. Notons que ce dé est fourni avec un mini pied de biche pour enlever et placer à volonté les différentes faces. Pratique quand on sait que les plus fines pièces sont sadiques.

Pour en revenir aux minifigures, les motifs sont simplistes mais cools pour une taille pareille. Je regrette seulement que le barbare n'ait pas des cheveux comme présenté sur son artwork (ou sur la boite) qu'il l'aurait rendu encore plus badass qu'il n'est (en plus il ressemble à s'y méprendre au barbare d'Heroquest).

On notera que les figurines du roi gobelin et du chevalier sont exclusives à ce set.

 

Côté jeu, une partie se divise en plusieurs sous-quêtes. Pour ce set, la quête est simple : vaincre le roi gobelin qui vient de prendre le trône du château du roi.

Et pour cela, deux épreuves préliminaires nous y préparerons : la première est de se rendre dans la bibliothèque du château afin de trouver l'emplacement d'une relique ainsi de la salle du trône.

La deuxième est de récupérer cette relique ; une relique qui est un petit casque (exclusif à cette boite) et qui ajoute deux points de vie. Il faut savoir que chacune des boites de la gamme contient une relique et que celle ci possède des capacités différentes.

Côté combat, c'est tout aussi simple. Trois des quatre faces du dé contiennent deux éléments : le nombre de points de déplacement ainsi que les résultats des combats.

La quatrième face est un bouclier qui permet de déclencher une attaque spéciale (par exemple : se soigner, tuer un ennemi à plusieurs cases de distance ou effectuer une attaque tornade) mais aussi qui permet de se déplacer à quatre cases (le maximum).

On avance, on frappe, on avance, on frappe. Ce n'est guère plus difficile que ça. Tout en sachant que dès qu'on est sur une case adjacente à un monstre on est obligé de le combattre. Niveau déplacement, si l'on atteint une case occupée par un autre héros, on avance jusqu'à la première case libre devant lui. Pratique dans certains cas, accélérant le processus de jeu dans tous.

Dans les règles de base, la mort n'est pas définitive, lorsque que nos points de vie tombent à zéro on devient inconscient. Et durant ces tours [d'inconscience], on joue le dé pour savoir combien de points de vie on regagne.

Car oui la perte de conscience peut arriver vite ; les dés de combat sont simplistes : un dé crane et l'opposant prend l'avantage et vous inflige un coup, une épée et un crane signifie que l'opposant et vous-même subissez un dégât chacun (le monstre meurt pour le coup quel que soit son rang) , une épée seule et vous infligez des dégâts à l'adversaire sans subir de coup perfide. La face bouclier vous permet d'utiliser une attaque de mêlée spéciale et d'emporter de toute façon sur l'opposant.

 

Toujours dans cet optique plateau/rôle, Heroica nous propose une « feuille de personnage » particulière. Disposé en un « escalier » de trois marches en briques, elle nous renseigne sur quatre informations : le nombre de points de vie restants (quatre de base), l'or, les potions et l'équipement en possession ainsi que le nombre de monstres battus (monstres que le joueur retire du jeu et pose sur son petit escalier). A savoir qu'un héros ne peut avoir qu'une clé en sa possession, idée con je vous l'accorde (ou pas. Tout dépend si vous ajouter une règle permettant de bloquer ses alliés pour la conquête de ces dernières...).

L'or s'acquiert au fil de la découverte du donjon ou par l'ouverture de coffres (un jet de dé est requis et sur les quatre possibilités vous pouvez remporter jusqu'à deux coupes d'or) et permet l'achat des armes au prix de trois coupes. On peut revendre ces armes pour deux coupes ceci dit. L'intérêt des armes est d'apporter une nouvelle capacité spéciale au personnage.

 

Je vous ai parlé de clé mais je n'ai pas encore eut le temps de vous expliquer l'utilité de ces dernières. Comme dans bon nombre de dungeon crawler, il existe de nombreuses portes, toutes verrouillées dans Heroica. Chaque porte s'ouvrant via des clés disponibles un peu partout dans le donjon. Une fois utilisée, une clé ne peut plus être utilisée. On peut néanmoins passer une porte si le héros se trouve sur une case adjacente à une porte verrouillée et effectue un jet de dé critique (le bouclier), auquel cas le joueur en question peut passer de l'autre côté de la porte tout en la laissant verrouillée. Ça paraît un peu crétin mais si on suit les règles du jeu, on peut vite se marrer avec cette règle. En particulier si cela inclus de bloquer le passage à une salle fermée à d'autres joueurs possédant une clé et voulant entrer dans cette salle qui contient évidemment la relique tant convoitée.

 

En général, une fin de partie intervient quand un joueur atteint la case objectif sur le plan de mission (plan inclus dans le set et que tout joueur peut consulter) ou quand le monstre se trouvant dessus meurt. Autant vous dire que ça vite et que le plan de jeu perd de l'intérêt dans la mesure où les monstres n'apparaissent pas au fur et à mesure de la quête mais sont tous positionnés dès le départ.

A part ce bémol, ce plan est utile pour ceux à l'imagination qui fait ses premiers pas ou pour les flemmards qui n'ont pas d'idées de jeu. Pourquoi ? Parce que Heroica est un jeu totalement modulable (fait en Lego quoi !) et, si c'est ce concept de modularité et de création de donjon est chose commune chez les rôlistes (je fais une globalité entre rôlistes purs et ceux qui apprécient jouer à des jeux de plateaux), Lego le propose à sa sauce aux jeunes joueurs (8+ en théorie ; selon moi, à partir de 5-6 ans on est capable d'y jouer sans problèmes). Pour faire simple, le terrain de jeu soumis dans le plan de jeu (différentes combinaisons plutôt) n'est qu'un exemple dans une infinité. Libre à chacun de créer son propre donjon.

 

Avant de conclure, un petit tour sur les différents modes de jeu que le livre de règles nous propose ne va pas faire de mal à cette glorieuse assemblée : l'Épopée Heroica et la Bataille Heroica.

Le premier est celui expliqué tout au long de cet article : vous devez remplir un objectif via des sous-quêtes. Le grand gagnant est celui qui aura tué le plus de monstres, en cas d'égalité, le plus riche l'emporte.

Le deuxième, bien que très simple et basique à pas mal de jeux pour « grands », est la même chose que le premier mode de jeu à la différence qu'un des joueurs contrôle les monstres. On applique les mêmes règles à ce joueur qu'aux autres (excepté que ses légions ne peuvent gagner or et équipements).

 

Alors que penser de tout ça ? Du bon, du mal, je suis mitigé.

D'une part côté design, création, tout le côté esthétique en fait est vraiment sympa. Le concept de faire un jeu de plateau avec des Lego, bien que pas novateur (je parie que certaines aficionados de la marque y ont déjà pensé), est une bonne idée et qu'elle tombait à pic pour ces générations férues de fantasy (pas toutes hein). Le tout étant totalement modulable, créer un vrai donjon (car oui dans les boites il n'y a que le minimum syndical) ne devrait pas poser trop de problèmes et accroitre l'intérêt au jeu.

Malgré tout cela, malgré la création d'un monde épique (commun mais épique), malgré l'intention louable de former une nouvelle génération adepte d'épées, de dragons et de quêtes épiques, malgré les clins d'œils évident aux piliers du genre (Heroquest we salute you), ce dungeon crawler est vraiment simple. Trop simple.

Les règles constituent cinq phrases, lignes misent bout à bout des autres ; les capacités des héros, des monstres ainsi que de tout l'équipement sont presque inexistantes (tiens la face bouclier je peux enfin tirer à l'arc ; tiens je te tape mais comme j'ai le crâne/épée et bien je recule d'une case et je me prends un dégât alors que tu meurs). Que dire de la constitution de ce petit monde ? Aucune possibilité de parer les coups, une potion planquée au milieu de nul part et dont l'effet est presque inutile, des reliques inutiles et pourtant vantées comme des Excalibur-like. Sans parler des points de vie des monstres, un unique pour chaque monstre et qu'importe qu'il soit qu'un simple crétin que le maychan pas beau qui vient de voler le trône du roy. Des combats obligatoires lorsque tu viens sur une case adjacente à ton ennemi (pas très grave de toute façon, le monstre n'a qu'un seul point de vie). Et que dire des armes ? En dehors de leurs capacités spéciales mineures (pour sûr ça casse pas trois pattes à un canard), elles sont elles aussi inutiles.

Et si les points négatifs que je mets en valeur sont fondés, il n'empêche que Lego savent très bien ce qu'ils font. Car oui, explicitement, dans le manuel de jeu, ils incitent le possesseur à changer les règles. A créer les siennes, à améliorer le système de jeu de façon à en faire un unique. Après tout le succès de Lego s'est formé comme ça, on te donne des briques, des schémas exemples mais pour le reste débrouille-toi et fais fonctionner ta caboche !

Pour le prix, il est peut être abusé de dire aux clients de créer eux-mêmes le jeu. Mais relativisons, après tout le jeu se veut familial et vise les enfants. Des enfants qui n'ont probablement pas des parents fervents joueurs de Dungeonquest, d'Heroquest,de Descentou encore de Dungeon & Dragons.

Et puis Heroica reste un très bon jeu pour les voyages ou pour passer le temps dans une salle d'attente chez le médecin. Le contenu rentre très bien dans la boite et une partie dure entre 10 et 20 minutes (pour ce set). Un jeu qui conviendra très bien à un public jeune (à partir de 8 ans, je considère que le gamin peut apprendre à jouer à des jeux plus compliqués. Ou bien qu'il doit savoir améliorer le système) et apportera quand même du bonheur aux autres.

Au final, Heroica est une transition intéressante entre le jouet et le wargame plus complexe. (Une transition n'est valable que si vous passez définitivement d'un monde à l'autre, ce qui n'est évidemment pas mon cas ! NEVERLAND FOREVER!).

 

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