Initialement prévu pour le 24 Novembre, cet article a subit quelques remaniements de dernière minute et ne sort donc qu'aujourd'hui. A préciser qu'entre temps j'ai commencé le nouvel opus d'Assassin's Creed ; un nouvel opus plus poussé que les précédents selon moi à tel point que je ne compte plus les heures passées dans ce jeu.

Billet « Magic » #014

N°3841 : Cour royale / Temple (1995-2000)

Le chemin touche enfin à sa fin... Après un périple à travers monts, rivières et vertes forêts. Après la rencontre de fées, de trolls et d'autres génies nous arrivons enfin au set tant convoité.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, un petit tour sur le nom de la boite ne nous fera pas de mal. Si le set est nommé « Dragon's Temple » à l'international, la version francophone se voit nommer d'une façon toute autre. En effet l'accent est mis sur la « cour royale » et au vu du contenu on se demande pourquoi un tel choix. Si ce n'est la présence d'un couple princier, rien d'autre du set ne laisse transparaitre un quelconque élément de royauté. Détails et couleurs vont plus dans le sens du dragon vert. Un détail qui peut paraitre léger (surtout quant on sait que les francophones ont plus tendance à l'appeler « temple du dragon » que « cour royale ») mais qui a son importance. Enfin. Selon moi.

Passons au contenu à présent ;

Composé d'un temple, d'une prison de cristal, de plusieurs personnages (une prêtresse, un couple princier, trois soldats du dragon) ainsi que de nombreux accessoires (trônes, vasque de feu avec un œil à la « Sauron », trésor bien fourni et bien entendue une épée magique qui dans le cas présent doit être une tueuse de dragons) et quelques animaux (chouette, serpents, panthère) le set se révèle très complet une fois assemblé. Complet ET pharaonique tant que la superficie qu'il occupe est plutôt spectaculaire (environ 60/70 centimètres sur la longueur et entre 30 et 40 centimètres sur la largeur).

Afin de fluidifier ma revue je diviserai le temple en trois parties (faciles à identifier si vous vous servez de ce cliché : link) : la cavité centrale, l'aile gauche et l'aile droite correspondant à la prison de cristal et le pont suspendu.

Cavité centrale : Il faut savoir qu'elle peut s'interpréter de deux façons différentes ; si on la voit de devant ou de derrière. Et si de front le temple apparaît clairement, de derrière, c'est une vue sur grotte que nous avons. Cavité, grotte, les mots sont synonymes me direz-vous mais dans le cas présent il suffit de faire abstraction du trône (à l'apparence d'un soleil) pour y voir une entrée de grotte dans une montagne. D'ailleurs le design de la chose permet de rajouter différents blocs de pierre pour accroitre cette idée (malheureusement la marque allemande n'aura vendu que des pièces grises ou brunes mais jamais noires). Sans les deux ailes, de dos, l'apparence du temple est massive, compacte et plutôt impressionnante si on se met dans la peau d'une figurine.

Et avant de parler du reste de cette pièce j'aimerai parler du trône en forme de soleil, le centre du centre. Il faut savoir que, via un petit système de languette de plastique, le trône tourne sur lui même (vous savez comme dans les films où le méchant attend dans un coin sombre sur son siège tournant et se retourne d'un coup) et bloque l'accès au temple par l'arrière. Fabriqué avec du plastique translucide, le trône capte les lumières présentes et donne un certain rayonnement au final.

Toujours dans les petits systèmes que nous réserve ce temple, il faut savoir qu'à côté de l'aile gauche se trouve un emplacement soit disant secret (une dalle de pierre protège cette cavité) pouvant accueillir un coffre (ou tout autre objet de taille semblable). Enfin, notons qu'une autre cavité se trouve sur le dessus du temple, juste en dessous du cristal jaune, pouvant accueillir des serpents (et pas plus, la cavité est très limitée et le système de trappe mal pensé puisque elles se tournent vers le haut. Si l'idée était de faire un piège pour protéger l'épée alors c'est raté. Le piège est facile à éviter) et dont l'actionnement se fait via les ailes des dragons du fronton.

Il est aussi bon à noter que la flasque de feu en face du trône principal est elle aussi posée dans une cavité. Ce qui la bloque et évite qu'elle ne glisse sans cesse durant le jeu.

Dans l'ensemble, sans les accessoires (trônes supplémentaires), cette grosse partie est bien travaillée ; l'escalier central renforce la grandeur du temple, l'idée de faire de la queue des statues en forme de dragon des torches est simple mais efficace et les piliers dorés donne à ce temple « naturel » une certaine esthétique illustrant le désir des figurines de vouloir dompter la force brute du dragon.

Aile gauche : S'apposant via le système d'encastrement « rockies » il s'agit de rochers banals avec une fougère dorée apposée dessus. De rochers banals, oui et non pour tout dire. Car l'intérêt principal de cette extension est de permettre l'accès au dessus du temple. Et pour le coup, l'assemblage de ces rochers laisse apparaître une sorte d'escalier de pierre (ou de voute). Pour conclure sur cette aile, une statue de dragon vient à s'ajouter à tout cela, contribuant à la beauté du set.

Aile droite : Passons à la deuxième partie la plus grosse puisque composée d'un pont suspendu reliant un rocher en forme d'escalier à une prison de cristal surélevée (en réalité, elle est montée sur une « plaque » elle-même montée sur deux piliers indépendants et un accolé au temple). Le tout mis en scène avec de la végétation dense (presque l'intégralité des fougères du set se retrouve dans cette partie). L'attrait principal de cette partie vient principalement de la magnifique prison, qui comme les autres pièces de cristal, ajoute une touche de couleur au set (la palette principale rappelant un endroit plutôt désertique, les éléments comme cette prison font contraste et apportent une certaine luminosité au set).

Une prison dont le sol est fait d'un autocollant holographique (le même type que celui dans le coffre ; illustration disponible sur la boite) et dont, n'oublions pas de le mentionner, le relief n'est pas sans rappeler la forteresse de glace de Superman.

Petit bémol, mettre un personnage debout dans cette geôle demande une certaine dextérité. Rien de bien grave au final.

L'assemblage de ces trois parties donne une pièce de toute beauté aux nombreux contrastes ; les couleurs principales (noir, orange et vert) qui laissent à penser que le temple se trouve dans une terre abrupte, hostile voir volcanique (arbres morts et végétation sulfurisée) sont contrebalancées par la prison d'un superbe bleu ainsi que par le jaune fluo des différents cristaux (trônes et cristal enveloppant l'épée magique).

Assemblés, les trois parties se complètent à merveille et renforcent l'idée d'un temple immense perdu aux confins des terres de feu. Un temple bâtit sur des fondations naturels mais dont l'homme ne cessera de vouloir dompter.

Passons aux personnages ; si le design du temple est purement et simplement magnifique, l'esthétique des figurines n'est pas en manque. A commencer par les soldats de base. Si les pièces d'armures tel que les casques et les boucliers sont des reprises de la gamme « chevaliers », les épaulières et armures de bras ont été créées spécialement pour ces guerriers (armures qui rappellent ce qu'on peut voir dans Saint Seiya). Le tout peint avec trois teintes (onyx, rouge sang et vert) et représentant les écailles des dragons (il s'agit de motifs sur les figurines, on peut néanmoins imaginer facilement qu'il s'agit de véritables écailles pour le plastron).

Dans la même veine, l'officier du Dragon est magnifique (et ressemble aux feuilles pendant l'Automne). Mention spéciale au casque retravaillé pour l'occasion et dont le cimier représente un dragon d'or couché sur l'heaume. Mis à part ce détail (et la coupe de cheveux ; les soldats de base ont des cheveux courts et une moustache contre une chevelure longue et une barbe de quelques jours pour l'officier) le vert est devenu or comme les armures de bras.

Dans la continuité de l'or et du soldat, passons au prince ; muni d'une épée et d'un bouclier dorés, d'une couronne exotique (elle fait penser à certaines coiffes Précolombiennes) et d'une cape mi longue, ce prince a tout du parfait Charmant. Les motifs de sa tunique lui sont propres et en font une figurine presque unique et forte sympathique. Les couleurs (bleu, mauve et la dominante dorée) sont bien réparties et contrastent avec la noirceur globale du set. A noter aussi que la cape possède des motifs exclusifs bleus.

Un conte de fée ne se faisant pas sans princesse, passons à cette dernière ; rien de bien fantastique quant à celle incluse dans le set. Longue robe rose aux motifs argentés (allant de pair avec son diadème), aux revers et aux souliers immaculés, cette dame aurait beaucoup à envier aux princesses actuelles ainsi qu'aux autres femmes de la collection. Personnellement je trouve qu'elle reste très banale même si, il est vrai, que la touche rose qu'elle apporte apporte lui aussi de la couleur vive au set. Au final on s'en fiche un peu, il nous faut bien une potiche pour conclure le sacrifice au dragon. Dernière petite chose, cette figurine apportera à d'autres personnages féminins une nouvelle coupe de cheveux.

Passons à présent avec la plus belle figurine du set selon mon humble avis (libre à vous de préférer les soldats ou la potiche) : la Grande Prêtresse.

Prêtresse pourquoi ? Et bien déjà puisqu'il s'agit d'un temple en activité il faut bien quelqu'un pour l'entretenir. A cela s'ajoute sa coiffe dorée au long voile vert. Une coiffe que l'on retrouvera dans d'autre sets où le spiritualisme « païen » est là (je pense aux indigènes de la collection « Jungle ») et qui me rappelle certaines coiffes de l'Antiquité. On peut d'ailleurs alterner entre cette coiffe et le masque païen trônant sur un calice rouge fluo.

Pour en revenir à la figurine, elle possède une longue robe noire avec quelques couleurs rappelant sa garde (or et vert), des souliers verts, des boucles d'or et une coupe à la Mireille Mathieu comme aime le souligner un ami. N'oublions l'imposant collier d'or autour de son cou allant jusqu'à couvrir ses épaules. La fusion de tout cela vous donne cette magnifique figurine, plutôt rare à trouver mais absolument fascinante.

Je crois qu'il est temps de conclure sur ce set à présent. Oui déjà. Malgré une vie assez éphémère (cinq ans c'est vite passé), ce temple aura connu une réédition en 2008 dans le catalogue complémentaire. Une réédition non complète puisque seuls la cavité centrale, le piège de cristal et les soldats auront eut cette chance (N°7774, N°7253, N°7670 et 7669 respectivement) pour le marché français.

Car concernant le marché américain ce fut tout autre. En effet sur ce marché, les légions du dragon vert se seront découlées sous différents sets exclusifs de 2002 à 2008 via une gamme « chevaliers ». Une gamme assez rare dont il faut que je me procure les sets...

Il arrive que certaines grosses boites Playmobil ne soient pas les plus réussies d'une collection, ce Temple n'en fait pas parti. Imposant, démesuré, terrifiant, fascinant, nombreux sont les qualificatifs qu'on peut lui accorder mais, de mémoire de collectionneur, je n'ai jamais entendu personne blâmer ce set. Alors si vous avez une chance de tomber sur un set en bon état et complet en vente n'hésitez pas !

Ce n'est certainement pas moi qui va vous le reprocher. Surtout quant on sait que dès que je trouve des soldats du dragon vert à faible coût je n'hésite pas. Des quatre de base, me voilà à une vingtaine de figurines. Une petite légion en somme.